de toutes façons, ça sert à rien de se mobiliser

« De toute façon ça sert à rien de se mobiliser… »

Cette phrase plutôt pessimiste est bien souvent la réponse que les lycéens font à leurs camarades mobilisés, de même que cette pensée-là est également partagée par de nombreux enseignants eux-mêmes. Le problème n’est pas en effet que les gens ne sont pas d’accord avec nous, ils reconnaissent pour la plupart comme étant véritables les problèmes que nous soulevons, simplement ils ne pensent pas que se réunir dans la rue y change quelque chose. Cette opinion peut se comprendre : cela fait des années que les jeunes voient, chaque année, leurs professeurs faire grève pour protester contre les suppressions de postes, et quels résultats : rien, ou bien peu, les suppressions se succèdent au fil des ans et ce phénomène semble amené à se répéter, inlassablement, chaque année. Fatalistes certains disent « Le gouvernement ne nous écoute pas, il ne veut rien faire pour nous, tout ce qui l’intéresse c’est faire des économies. ». On peut partager ou non cette opinion là, le but de cet article n’est pas de prendre position. Il s’agit ici d’essayer de convaincre les élèves, mais aussi leurs parents et même leurs enseignants, tous ceux que le constat des années précédentes a conduit à baisser les bras, de l’utilité de participer à ce mouvement.

Le contexte est favorable pour un nouveau départ. En décembre il y a eu une forte mobilisation que l’on n’avait pas vue depuis des années concernant l’avenir de l’éducation (on a bien vu les jeunes se mobiliser en nombre lors du CPE, mais cela ne concernait pas l’éducation). Le phénomène actuel a révélé à tous ce sentiment général que beaucoup ressentaient sans trop oser l’exprimer : le sentiment que les conditions d’enseignement se détériorent petit à petit, sournoisement, sans que rien ne puisse freiner cela. Il est temps d’agir, de rejoindre toutes ces personnes qui ne perdent pas espoir, et croient toujours qu’un dialogue constructif est possible, que des solutions existent, et qu’il est temps de les mettre en œuvre. Chacun doit s’engager individuellement, ne pas se reposer sur les autres. Non nous ne sommes pas actuellement en nombre suffisant pour être écoutés, oui nous avons besoin de la présence de tous ces gens qui pensent comme nous, mais parce qu’ils ont perdu espoir, demeurent passifs.

Certains nous répliqueront que cela ne les concerne pas : ils ne sont plus au lycée, depuis plus ou moins longtemps, ou ils le quitteront bientôt, leur bac en poche, avant que ne s’appliquent les réformes. Cessons de raisonner aussi égoïstement, ce n’est pas parce que l’on est en terminale que l’on ne doit pas se mobiliser contre des décisions qui pénaliseront nos successeurs. En poussant cette logique à bout, la réforme des lycées ne concerne que les futurs lycéens actuellement élèves de 3ème, alors pourquoi cette mobilisation lycéenne a-t-elle eu lieu ? Ça ne les concernait pas quand on y pense ! Simplement ce sont les lycéens les mieux placés pour se rendre compte des difficultés qu’amèneront ces réformes. Ils vivent au quotidien les conséquences des suppressions de postes et des autres réformes concernant l’éducation, c’est donc à eux de réagir. Bien sûr il y a des élèves, encore nombreux heureusement, qui s’en sortent malgré la détérioration de leurs conditions de travail, mais ceux-là ne constatent-ils pas que certains de leurs camarades ont besoin de davantage de soutien, et que l’actuelle politique d’éducation est loin d’aller dans ce sens ? L’école n’est pas faite pour apprendre des choses à ceux qui pourraient se débrouiller tous seuls, son but est bien de faire progresser tout le monde ! Alors ce n’est pas parce que l’on est « bon élève », que l’on s’en sort malgré tout, que l’on ne doit pas agir, il s’agit simplement de faire preuve de solidarité.

Oui cela demande de l’investissement. Que l’on soit lycéen, professeur, parent ou tout simplement citoyen, aller à une manif alors que l’on pourrait réviser ses cours, se rendre à un rendez-vous médical prévu depuis deux semaines ou tout simplement se détendre est une contrainte, nous l’admettons parfaitement. Mais il y a certaines occasions comme celle-ci où il est important de donner de sa personne, sans renoncer dès le premier désagrément que cela nous occasionne. C’est accomplir en quelque sorte son devoir vis-à-vis des générations futures, et même si ce mouvement devait n’aboutir à rien, au moins notre participation nous permettra de ne pas avoir de remords, et de se dire que l’on a tout tenté pour défendre l’éducation de nos enfants. Autrement dit rester passif c’est être en partie responsable des problèmes qui se poseront si personne ne fait rien. Faites passez le message, et si nous ne vous avons pas convaincu, faites-le nous savoir, et discutons-en.

Au lycée madame de Stael,les gens s'en fichent royalement ... et plus généralement Montluçon...
Appels à la radio,Manifs,AG,Débats,Sitting,blocus,rien n'y fait ...
Une génération de jeunes à se remettre en question...
Tout le monde pense qu'à sa gueule,certainement qu'on a pas su trouver les mots justes pour mobiliser,mais je ne crois pas que ce soit le principal défaut...
Bref,oui je suis blasé ^^

de toute manière, je n'ai cesser de le dire et de le crier, c'est en occupant la Sorbonne qu'on fait changer les choses...